Convoqué hier matin à Nanterre par un juge d’instruction, le PDG de la Française des jeux n’a finalement pas été mis en examen. Un joueur avait déposé plainte en 2005, contestant le caractère réellement hasardeux des jeux de grattage.
« Il n’y a lieu à prononcer aucune mise en examen », a déclaré hier en fin de matinée le juge d’instruction Alain Philibeaux, à l’issue d’une audition d’environ une heure quinze avec le PDG de la Française des jeux (FDJ), Christophe Blanchard-Dignac. Un épilogue heureux pour le patron de l’opérateur principal des jeux de loterie en France, qui était entendu comme témoin assisté. Robert Riblet, joueur, avait déposé plainte début 2005 au tribunal de Nanterre, affirmant que les gains des jeux de grattage de la FDJ ne sont pas distribués « au hasard ».
Remise en cause du principe de hasard
C’est au terme d’une enquête menée depuis sept ans que Robert Riblet, ingénieur à la retraite, a démontré que, dans un carnet de 50 tickets, il n’y a qu’une seule chance de gagner un « lot significatif », c’est-à-dire entre 20 et 100.000 euros. Une remise en cause du principe de hasard, pourtant inscrit dans la publication des lettres au Journal officiel. Selon lui, certains buralistes et des accros du jeu, informés de cette particularité, augmentent leurs chances de gagner en ne piochant pas dans les lots qui ont déjà fourni un ticket gagnant. En apprenant la décision du juge d’instruction, M. Riblet a estimé que l’absence de mise en examen n’était « pas normale, compte tenu du dossier ». « Au cours de la procédure, la FDJ a reconnu qu’elle intervenait pour répartir géographiquement sur le territoire les petits et les gros lots. Cela démontre bien que ce ne sont pas des jeux de hasard mais des jeux programmés », a-t-il expliqué, affirmant par ailleurs s’être vu proposer 300.000 euros par la Française des jeux pour renoncer à toute procédure.
Edition France Soir du samedi 1 décembre 2007 n°19659 page 11