Caisse noire des patrons: Sarkozy savait en 2004
Par La rédaction du Post , le 23/11/2007
Selon l'hebdomadaire Marianne de samedi, le cabinet de Nicolas Sarkozy a été informé en 2004 des retraits de plusieurs millions d'euros dans les caisses de l'UIMM, une organisation patronale du Medef.
C'est quoi cette affaire ?
Nicolas Sarkozy.
Corbis
L'affaire de l'IUMM, c'est celle des retraits en liquide supposés, effectués par Denis Gautier-Sauvagnac. La brigade financière conduite sous l'autorité du parquet de Paris, mène une enquête depuis septembre.
En octobre, la brigade financière a procédé à des perquisitions, au domicile d'un haut responsable du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac, le président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), soupçonné d'avoir retiré 5,6 millions d'euros en liquide, sur le compte de l'UIMM.
Pourquoi?
On le soupçonne d'avoir piqué dans la caisse. Gautier-Sauvagnac fait l'objet d'une enquête préliminaire pour "abus de confiance" au sujet de retraits de 5,64 millions d'euros effectués entre 2000 et 2007 sur le compte de l'UIMM. Il était l'ordonnateur des retraits en espèces
Une somme de 350.000 euros en espèces a été saisie par la police lors d'une perquisition mercredi 4 octobre au siège de l'Union des industries des métiers de la métallurgie (UIMM), le syndicat d'entreprises de Gautier-Sauvagnac justement. Cette entreprise est un des plus importants adhérents du Medef (Mouvements Des Entreprises de France).
Donc, ça fait tâche...
Mais Laurence Parisot, la patronne du Medef l'a maintenu à son poste de négociateur en chef sur la modernisation du marché du travail, et appelle a la "présomption d'innocence".
Et après avoir nié, Denis Gautier-Sauvagnac a reconnu fin octobre l'existence d'une caisse de 600 millions d'euros à l'IUMM et a expliqué les mécanismes qui ont conduit à la constitution de ces fonds par la fédération de la métallurgie qu'il préside.
Elle sort d'où cette enquête?
L'enquête pénale, confiée à la brigade financière, fait suite à un signalement de la part de Tracfin, l'organisme anti-blanchiment d'argent du ministère de l'Economie.
Selon Le Canard enchané, ce signalement avait déjà été effectué en 2004. Mais le ministre de l'Economie de l'époque, Nicolas Sarkozy, avait demandé d'attendre. Marianne a confirmé l'information.
Les retraits à BNP Paribas se montaient, selon Marianne, à 700.000 euros en 2000, 900.000 euros en 2001, 700.000 euros en 2002, 600.000 euros en 2003 et 300.000 euros de janvier à mai 2004.
Et on cherche quoi exactement?
L'hypothèse d'un enrichissement personnel étant jugée peu probable, la justice examine la piste d'un financement syndical occulte.